Samedi 27 juillet
Les connexions Internet se font rares dans les petits villages sénégalais, alors je profite de ce macintosh installé dans un campement à Popenguine, petit village au bord de l'océan.
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Les
portes de Bamako
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Lors de mon dernier message, je vous avais lassé à Tombouctou. J'ai passé deux jours à déambuler dans les rues ensablées de cette ville sortie du désert au milieu des Touaregs et des marchands enturbannés. J'ai bien sur sacrifié à la traditionnelle ballade à dos de dromadaire . La chaleur était toujours aussi étouffante. Je devais retourner vers Bamako mais je n'avais ni le temps ni vraiment l'envie de revivre les conditions de l'aller. J'ai donc pris un billet sur Air Mali. J'avoue que ce vol me laissera un souvenir particulier : Aucun contrôle de sécurité à l'embarquement, la vision d'un vieil avion russe visiblement pas vraiment entretenu, une entrée par la soute à bagages au lieu de la porte passager, un militaire qui monte avec son fusil mitrailleur et enfin aucune consigne de sécurité avant le décollage. Heureusement, il y eu un point positif, une ravissante jeune femme à la peau d'ébenne est venue prendre place à mes cotés. Elle a engagée la conversation, m'a appris qu'elle était sénégalaise, qu'elle venait de terminer ses études de préparatrice en pharmacie. Après m'avoir demandé ou je comptais loger a Bamako, Néto, c'est son prénom, m'a dit qu'elle m'aurait bien offert l'hospitalité. Si j'avais été une femme cela n'aurait posé aucun problème, mais voilà, nous sommes en Afrique, et il y a des choses qui ne se font pas. Je l'ai remerciée néanmoins et lui ai offert de partager le taxi pour la ville. Arrivé sur le lieu d'hébergement que j'avais choisi , je lui ai dit au revoir, la voiture a redémarré, et elle a ouvert la porte pour me crier : " Thierry, on ne sait jamais, je vais peut être repasser ".
A mon grand désespoir, il ne restait finalement plus un lit de libre.
J'ai du reprendre ma route, sac au dos, et j'ai atterri chez les pères
catholiques (un comble pour un athée convaincu) . Du coup, je ne saurais
jamais si Néto est passée, je ne l'ai jamais revue, elle avait
un très joli sourire.
Des deux jours passés à Bamako me restent ensuite quelques images : Celle d'une petite fille qui me suis dans la rue, qui me dit qu'elle a faim, qu'elle n'a rien mangé depuis la veille. A ce moment, je passe devant une marchande de mangue. Je lui en achète et elle me dit : 3 demain, si tu me vois, tu peux me donner des biscuits" "D'accord, c'est promis", Une autre image celle des enquiquineurs de tout poils qui ne vous lâchent pas les baskets, mais aussi l'image de ce tout petit café restaurant "Café Sport " avec une seule petite table en terrasse, tenu par des sénégalais, avec de bons petits plat et une ambiance très décontractée.
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Mon séjour malien a pris fin par un vol Bamako Dakar. J'y ai rencontré
un parisien interne en médecine, Sébastien. Nous avons passés
les deux jours suivants ensemble. Un premier après midi sur Dakar,
ou j'ai été victime de ma première petite
agression depuis 6 mois. Nous marchions en plein après midi
dans une rue animée du centre ville, lorsque quatre "pseudo vendeur
de bracelets et gris-gris en tout genre m'ont entouré. Continuant ma
route sans leur prêter attention, celui de droite s'est penché,
et tout à coup a agrippé le bas de mon pantalon en le secouant
très fort. Surpris, je me suis tourné vers lui, et je me suis
rappelé aussitôt avoir lu cette technique de pick-pocket dans les
nombreux guides que j'ai épluché depuis le départ : Attirer
l'attention d'un côté pour mieux voler dans la poche de l'autre
coté. Je mets donc rapidement ma main sur la poche gauche, pour m'apercevoir
que je n'y sens plus mon porte monnaie. Instinctivement, pris de colère,
je m'approche du type à gauche en l'insultant. Il prend visiblement peur
et jette le porte monnaie à terre.
Ils sont partis ensuite sans demander leur reste, ne voulant probablement pas
attirer l'attention sur eux. J'ai probablement eu de la chance, je n'avais jamais
réfléchi à la réaction à adopter en pareil
cas , il est probable aussi que la plupart des touristes ne s'aperçoivent
de la supercherie que beaucoup plus tard. Voilà
qui commençait bien mon séjour dakarois. Mon collègue Sébastien
m'avouera qu'il avait l'art d'attirer les ennuis : Super !
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Le lendemain , nous sommes allés passer la journée sur l'île
de Gorée face à Dakar, magnifique petite île au style
presque méditerranéen, hors de la fièvre dakaroise. Un
petit restaurant ombragé face au port, une soiréé bien
arrosée de la bière locale:"La Gazelle" et Sébastien
est parti prendre son vol retour sur Paris.
Au petit matin, la gorge un peu sèche,
je me suis dirigé vers la gare routière dit le garage.
Un lieu abominable sale et rempli de mini bus, bus et taxi brousses en plus
mauvais état les uns que les autres. J'ai trouvé un bus pour Saint
Louis du Sénégal qui, bien sur, n'est parti que trois heures plus
tard. Apres 5 heures de route, Saint Louis et son île centrale caractéristique
m'est apparue. Faisant chemin vers l'auberge de Jeunesse, j'ai rattrapé
deux jeunes rennais Sylvie et Jean François. Nous avons passé
2 jours à arpenter les rues de Saint Louis à l'architecture style
colonial avec son long pont Faidherbe reliant l'île à la rive
gauche du Fleuve Sénégal ( Ce pont fut conçu par Gustave
Eiffel, semble t-il destiné à l'origine à enjamber le Danube
et envoyé à Saint Louis à la suite d'une incroyable erreur
administrative!) Nous avons aussi arpenter la longue plage recouverte de
longues barques et discuté avec les pêcheurs.
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île
de Gorée
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Pont
faitdherbe
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Avec Sylvie et Jean François, nous avons ensuite décidé de rejoindre le petit village de Popenguine sur la petit côte, à 70 kms au sud de Dakar. Dans un taxi brousse troué de partout ou les gaz d'échappement remontaient à l'intérieur, puis dans un mini bus bondé et enfin dans une vieille honda qui roulait à 30 km/h sur 2 soupapes, nous avons atteint ce petit village tranquille au bord de l'océan atlantique. Arès avoir élu domicile au campement ker cupaam, nous avons profité de la plage, visité la réserve de Bandia avec ses rhinocéros, phacochères, girafe, oryx, buffles, gazelles , et crocodiles. Un passage par Sal, la station balnéaire du coin pour se rendre compte qu'il s'agit d'un vrai ghetto pour riches blancs ! Le soir, une petite fête spontanée est apparue sur la place du village : quelques bancs, une petite sono, et les jeunes filles, repoussant tous les jeunes enfants, se sont mises à danser sur des rythmes endiablés. Sylvie et Jean François, m'ont quitté aujourd'hui. Je vais remonter demain passer mes cinq derniers jours dans un autre petit village : Toubab Dialo .
Retour dans la nuite du 31 juillet au 1er Août sur Nantes et la boucle sera bouclée pour cette magnifique aventure. J'ai eu la chance de pouvoir réaliser ce rêve et je vous souhaite à tous de pouvoir vivre un tel périple.
Merci à tous pour tous vos encouragements, j'espère vous avoir fait un peu voyager, au moins virtuellement.
Merci et Vive L'Aventure